Appel à contribution – L’enseignement de l’éthique de l’intelligence artificielle dans les universités africaines

Par-delà leur déploiement plein de promesses, les recherches en Intelligence Artificielle (IA) et leur mise en œuvre pourraient servir, si l’on n’y prend garde, des causes contraires à l’éthique. En effet, les systèmes d’IA portent dans leurs flancs des menaces et des risques éthiques au nombre desquels les dix qui suivent :

1. la manipulation de l’humain et des opinions
2. l’instrumentalisation insidieuse des consommateurs (neuromarketing)
3. le triomphe des décisions programmées
4. la rationalisation des discriminations ou stigmatisations (les systèmes experts, les assurances)
5. la prolifération des arnaques et cybers délits ou cybers crimes
6. la négation de l’autonomie (consentement individuel)
7. l’exhibition de la violence (le robot tueur, les missiles intelligents et hypersoniques, la course aux armes intelligentes / drones armés)
8. la prolifération rapide et mondialisée des discours de haine, signes avant-coureurs de la radicalisation
9. la problématique des biobanques et des e-finances
10. l’agonie de la solidarité et le flétrissement de l’humanisme

Face à ces risques d’atteinte aux droits humains et au-delà de la reconnaissance du principe de garantie humaine pour en réguler les enjeux éthiques, l’enseignement de l’éthique de l’IA devient plus que nécessaire.

C’est pourquoi, elle se propose, avec le concours de la Commission nationale ivoirienne pour l’UNESCO et ses partenaires parmi lesquels Equal Access, d’élaborer pour les universités africaines des modules de formation à la hauteur des défis et enjeux liés d’une part, à l’accompagnement éthique de la conception des machines intelligentes et d’autre part, aux applications professionnelles et citoyennes des technologies d’IA.

Mais, comment réussir la formation à l’éthique de l’IA au sein des universités africaines sans modules consensuels de référence ? Cette interrogation, qui interpelle également tous les partenaires institutionnels de la Chaire, justifie l’organisation de ce Séminaire international, le premier du genre en Afrique francophone.